« En choisissant ma santé, j’ai fait le bon choix. »
« En choisissant ma santé, dit Jessica aujourd’hui, j’ai fait le bon choix. » Jessica et sa mère ont appris qu’elles sont toutes les deux porteuses de la mutation. La mère de Jessica a décidé de se faire enlever les ovaires (ovariectomie) sans délai. De son côté, Jessica a commencé le programme de dépistage du cancer chez les personnes à « risque élevé », dont celles qui sont porteuses de la mutation du gène BRCA. Elle se soumet donc chaque année à un examen par imagerie par résonnance magnétique (IRM) et à une mammographie. Une fois qu’elle aura eu des enfants, Jessica prévoit subir une ovariectomie, et peut-être une mastectomie aussi.
« Pour certaines personnes, un résultat positif à un test génétique est une condamnation à mort, dit Jessica. Je ne le vois pas de cette façon. Savoir, c’est pouvoir. Plus vous savez de choses, plus vous maîtrisez ce qui vous arrive. »
Entre autres changements, la Loi sur la non-discrimination génétique a ajouté les « caractéristiques génétiques » aux motifs de discrimination illicite déjà prévus dans la Loi canadienne sur les droits de la personne, ce qui en fait l’une des 13 raisonsqu’une personne peut invoquer pour déposer une plainte de discrimination à l’échelon fédéral au Canada. Grâce à la nouvelle loi, le soulagement est grand chez Gabrielle, Jessica et des milliers d’autres personnes au Canada. Des médecins disent que l’attitude de leurs patients a changé du tout au tout depuis ce temps : après avoir longtemps eu peur de souffrir d’une maladie héréditaire ou avoir enduré des symptômes mystérieux, des patients acceptent maintenant de subir un test de dépistage génétique parce qu’ils ne craignent plus les préjudices.
« J’ai vécu l’une des plus grandes leçons d’humilité de ma carrière », reconnait le docteur Ronald Cohn, pédiatre en chef à l’hôpital pour enfants de Toronto. Il soigne de nombreux patients atteints de maladies rares causant des lésions musculaires ou un déficit cognitif. « J’avais sous-estimé à quel point cela — c’est-à-dire le fait de poser un “simple” diagnostic — pouvait être un soulagement pour les patients et leurs parents. »
Après l’adoption de la loi, Gabrielle a fait un test de dépistage de la mutation du gène BRCA dont elle attend les résultats. Bientôt, elle pourra enfin effacer le point d’interrogation dans son arbre généalogique. Peu importe ce qu’elle inscrira dans ce cercle, elle fera face à la musique le moment venu.